Le film de l’algérien Tariq Teguia, Révolution Zendj a reçu ce Samedi, le prix Janine Bazin à la 28eme édition du festival « Entrevue de Belfort ».
Ce festival de cinéma international permet de faire connaître de jeunes cinéastes prometteurs.
Ce film, dont l’action se déroule au cours des années 2000, raconte l’histoire d’Ibn Battuta, journaliste pour le compte d’un quotidien algérien, qui effectue un reportage sur des problèmes inter-communautaires dans les sud du pays.
Son périple l’amène sur la trace des révoltes oubliées de l’époque Abbasside entre le 8eme et 9eme Siècle en Irak.
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Révolution Zendj est une coproduction internationale (Algérie, Liban, Qatar et France), financé en partie par le Ministère de la Culture Algérien, le Conseil Général du Val de Marne, en France et un fond arabe dont le Doha Film Institute.
Le réalisateur Tarik Teguia, n’en est pas à son premier coup d’essai puisqu’il a réalisé des courts métrages en 1992 et 1996 (« Kech mouvement« , et « le chien ». Il s’est aussi essayé au long métrage en 2002 avec le film « Hasla la cloture » et « Rome plutôt que vous » en 2006 et enfin « Gabla » en 2008.
Le titre fait référence aux révoltes de Zenj (Zenj vient du persan Zenj-ibar, la côte des noirs).
Ces révoltes d’esclaves noirs, ont eu lieu entre 869 et 883 dans la région de Bassora, au Sud de l’actuel Irak.
Menés par Ali ibn Muhammad, qui se prétendait descendant du 4eme calife et de Fatima (fille du prophète, radiya Allaho 3anha)les esclaves noirs, qui vivaient dans des conditions insupportables, se révoltèrent, et furent rapidement rejoint par des bédouins et des mercenaires.
Ali ibn Muhammad, était d’origine perse ou arabe, il employait un vocabulaire quasi-prophétique et ses idées s’inspiraient du Chiisme et du Kharidjisme.
Cette rébellion Zenj a connu de nombreuses victoires et une ville bastion a été ainsi créée ‘Al Mukhtara’
A la suite de divisions et de distensions, les Abbassides ont mis fin à cette « République des esclaves » et comme symbole, la tête de Ali ibn Muhammad a été ramenée à Baghdad.
Ce film coproduit par l’Algérie le Qatar, le Liban et la France permet de remettre en lumière cette phase oubliée de l’histoire de la traite orientale.